Parmi les nombreuses plongées que nous avons eu l’occasion d’effectuer en Mer rouge, certaines nous ont laissé des souvenirs grandioses, en particulier les épaves du Thistlegorm, de la Rosalie Moller, du Gianis D, ou du  Salem Express … Chacune semblait être la plus belle, la plus mystérieuse … Mais nous n’avions pas tout vu !!
Adeptes des plongées de la région de Safaga, nous avons pu grâce à gentillesse de nos amis, découvrir ce que peu de plongeurs ont eu l’occasion de voir : L’épave de l’île de Sadana.

Située à une vingtaine de km au nord de Safaga, cette épave a fait l’objet de trois campagnes de fouilles (l’INA Egypte – 1994 – 1998), mais l’importance de la cargaison  encore in situ (malgré le prélèvement de plus de 3000 pièces par les archéologues) donne l’impression  d’une épave vierge.

Le choc fut violent et soudain car les ancres sont encore à poste. Le navire a certainement sombré rapidement,  la cargaison n’ayant pas eu le temps de se disperser.

L’épave gît par 35 m de fond, au pied d’une falaise coralligène bordant un grand platier distant d’une centaine de mètres de la plage.

Trois campagnes de fouilles, plus de 3000 pièces exhumées, n’ont pas entamé la densité du site qui regorge de céramiques. Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, notre regard croise des centaines de pièces encore en place.
Le navire repose grosso modo parallèlement au récif au pied du tombant. Trois énormes grappins encore enchevêtrés définissent la partie avant de l’épave.
Dans cette zone, de grosses jarres sont nettement visibles.
Leur position laisse penser qu’elles devaient être simplement arrimées sur le pont du navire, servant de réserves d’eau douce (Kulla).

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